Page:Casgrain - Légendes canadiennes, 1861.djvu/44

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C’est une maison canadienne.

Du haut de son piédestal de gazon, elle sourit au grand fleuve dont la vague, où frémit sa tremblante image, vient expirer à ses pieds.

Car l’heureux propriétaire de cette demeure aime son beau grand fleuve et il a soin de s’établir sur ses bords.

Si quelquefois la triste nécessité l’oblige à s’en éloigner, il s’en ennuie et il a toujours hâte d’y revenir.[1] Car c’est pour lui un besoin d’écouter sa grande voix, de contempler ses îles boisées et ses rives lointaines, de caresser de son regard ses eaux tantôt calmes et unies, tantôt terribles et écumantes.



L’étranger qui, ne connaissant pas

  1. J’ai entendu un missionnaire des cantons de l’est me dire qu’il ne pouvait jamais revoir le fleuve sans pleurer.