Page:Casgrain - Légendes canadiennes, 1861.djvu/46

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deux sceaux, pleins d’eau fraîche, sur un banc de bois, et une tasse de ferblanc, accrochée à la cloison, vous invitent à vous désaltérer.

À l’intérieur, pendant que la soupe bout sur le poêle, la mère de famille, assise, près de la fenêtre, dans une chaise berceuse, file tranquillement son rouet.

Un mantelet d’indienne, un jupon bleu d’étoffe du pays et une câline propre sur la tête, c’est là toute sa toilette.

Le petit dernier dort à ses côtés dans son ber.

De temps en temps, elle jette un regard réjoui sur sa figure fraîche qui, comme une rose épanouie, sort du couvrepied d’indienne de diverses couleurs, dont les morceaux, taillés en petits triangles, sont ingénieusement distribués.

Dans un coin de l’appartement, l’aînée des filles, assise sur un coffre, travaille au métier en fredonnant une chanson.