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Page:Casimir-Perier - Lettre ouverte au directeur du Temps sur « la Constitution », paru dans Le Temps, 22 février 1905.djvu/7

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idées du message ne peuvent être défendues que par le ministère.

Le général Billot a trouvé impossible pour le président du conseil et le ministre de la guerre de se contredire et d’inviter le Sénat à suivre leur exemple en se déjugeant ; il charge le président de la République de le leur demander. Car le président ne peut rien lui-même : il peut valablement mettre sa signature à côté d’une autre si on le lui demande ; mais, sauf sa démission, tout ce qu’il est seul à signer ne constitue qu’un autographe de collection.

Il était donc bien inutile de parler de lui et de le faire intervenir : c’était simplement souligner son impuissance.

Permettez-moi d’ajouter qu’il est tout à fait extraordinaire d’invoquer ici l’exemple du président des États-Unis et de rappeler l’usage heureux que Cleveland a souvent fait du droit de veto. Les ministres ne sont, à Washington, que les interprètes de la pensée du président, et le droit de veto appartient personnellement