Page:Castagnary - Exposition du boulevard des Capucines - Journal le Siècle, 1874-04-29.djvu/9

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altéré.

Telle est, en soi, la tentative, toute la tentative des impressionnistes.

Maintenant que vaut cette nouveauté ? Constitue-t-elle une révolution ? Non, puisque le fond et dans une grande mesure la forme de l’art demeurent les mêmes. Prépare-t-elle l’avénement d’une école ? Non, puisqu’une école vit d’idées et non de moyens matériels, se distingue par ses doctrines et non par ses procédés d’exécution. Si elle ne constitue pas une révolution et si elle ne contient le germe d’aucune école, qu’est-elle donc ? Une manière et rien de plus. Le non fini, après Courbet, après Daubigny, après Corot, on ne peut pas dire que les impressionnistes l’aient inventé. Ils le vantent, ils l’exaltent, ils l’érigent en système, ils en font la clef de voûte de l’art, ils le mettent sur un piédestal et ils l’adorent ; voilà tout. Cette exagération, c’est une manière. Et les manières en art, quel est leur sort ? C’est de demeurer le propre de l’homme qui les invente ou de la petite chapelle qui les accueille ; c’est de se circonscrire au lieu de s’étendre ; c’est de s’immobiliser sans se reproduire et de périr bientôt sur