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Page:Castanier - Les Amants de Lesbos, 1900.djvu/115

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DE LESBOS

les faire comparaître devant lui, et, sans égard pour leur rang social, pour les services qu’ils avaient rendus à leur cité, le tyran, juge et partie, n’écoutant que son désir de vengeance, sans doute les condamnerait. Avec eux mourrait pour longtemps tout espoir de délivrance.

Cette pensée, latente chez tous les spectateurs, les remplissait à la fois de honte et de colère. Beaucoup serraient par moments, d’une main nerveuse, à leur ceinture, le manche d’une arme qu’ils tiraient à moitié du fourreau. Mais à quoi bon se faire tuer seul ou bien provoquer un nouveau désastre ? Chacun craignait la lâcheté de son voisin et redoutait de s’avancer, en pure perte, le premier.

De même, lorsque les nuages noirs