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Page:Castanier - Les Amants de Lesbos, 1900.djvu/60

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LES AMANTS

« C’est une injustice !

— C’est une honte pour Lesbos !

— C’est un outrage aux Muses !

— Gloire quand même à Sappho ! »

Alcée, furieux, apostrophe le tyran. Celui-ci, la lèvre crispée, hautain au milieu de ses gardes, donne l’ordre d’expulser les manifestants. Presque tous les spectateurs gagnent la sortie, tantôt acclamant Sappho, tantôt proférant des injures contre Andromède et Myrsilès.

Dans les jardins du temple, on coupe des branches de laurier ; on en forme une litière, sur laquelle on entasse des fleurs ; puis on y assied de force Sappho, que l’on descend ainsi, en triomphe, vers la ville.

Au milieu des feuilles vertes, la fille aimable des Charites dresse à