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Page:Castanier - Les Amants de Lesbos, 1900.djvu/87

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DE LESBOS

« Dans notre ville, qui dirige à cette heure nos destinées ? Est-ce l’aristocratie de l’intelligence ou celle des richesses ? Le meurtre, l’emprisonnement, l’exil se sont abattus sur nos meilleures familles. Les plus illustres parmi nos compatriotes subissent, chaque jour, les insultes du tyran ou de ses honteux séïdes. Le grand Pittacos lui-même, le sauveur de la patrie, que je suis fier de serrer en ce moment dans mes bras, le glorieux Pittacos est contraint d’éviter le passage de Myrsilès, de peur que ce dernier ne l’oblige à lui rendre hommage, sous peine de mort.

« Le tyran s’appuierait-il donc sur le peuple ? Peut-on donner ce nom sacré à une infime tourbe d’ambitieux sans scrupules et sans cœur,