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les quatre fils aymon

la sécurité du fils de Sighebert et de Brunehilde ? Le leude Gundobald lui sauva la vie, et les Austrasiens, encore sous le coup de la mort de leur roi, accueillirent avec transports l’enfant miraculeusement préservé.

Dans Frédégaire commencent à apparaître les éléments légendaires : c’est par une fenêtre, dans un sac ou un panier, que l’enfant royal est remis aux mains de son sauveur[1]. Quant au nom de celui-ci, il est écrit aussi bien Gundovald ou Gundoald que Gundobald ; c’est exactement le même que celui du prétendant qui dans Frédégaire devient aussi Gundoald.

Le prétendant, dans le discours que du haut de la porte de Convenae, il adresse aux soldats du roi Gontramn, donne pour raison de sa venue en Gaule que sa race était à peu près éteinte, puisque son frère Gonthramn était sans enfant, et que ceux de Chilpéric étaient morts ; puis il ajoute que son neveu Childebert était très faible, minime fortis[2]. Les Austrasiens et Brunehilde avaient sans doute rappelé Gondovald parce qu’il leur manquait un prince assez âgé pour tenir tête aux entreprises de Chilpéric et de Gonthramn. En fait, lorsqu’il débarqua à Marseille, Childebert était dans sa douzième année. Lorsque plus tard, son oncle Gonthramn sut par les révélations arrachées aux envoyés de Gondovald les relations des Austrasiens et du prétendant, il se hâta de profiter de ce que Childebert avait achevé sa quatorzième année pour le déclarer majeur, et il s’écriait : « Le voilà homme et de bonne taille. Voyez-le bien et gardez-vous de le considérer comme un

  1. « Brunechildis cum filio suo Childeberto Parisius sub custodia tenebatur ; sed factione Gundoaldi ducis Childebertus in pera (al. sporta) positus per fenestram a puero, acceptus est, et ipse puer singulus eum Mettis exhibuit, ibique a Gundoaldo vel Austrasiis in regno patris sublimatur. Brunechildis jussu Chilperici Rothomo retruditur. » Historia Francorum epitomata, 72.
  2. « Ante hos enim annos, cum Guntchramnus Boso Constantinopolim abiisset, et ego sollicitus causas fratrum meorum diligenter rimarer, cognovi generationem nostram valde attenuatam nec superesse de stirpe nostra, nisi Childebertum et Guntchramnum, fratrem scilicet et fratris mei filium. Filii enim Chilperici regis cum ipso interierant, uno tantum parvulo derelicto ; Guntchramnus frater meus filios non habebat ; Childebertus nepos noster minime fortis erat. » VII, 36.