Page:Castets - La Chanson des quatre fils Aymon, 1909.djvu/32

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tolais insulte Renaud et lui donne un tel soufflet que le sang coule. Renaud va se plaindre au roi qui le rebute : « Malvais garçon, coart avoit Renaud hucié. » Renaud rappelle la mort de son oncle, Beuves d’Aigremont, « de lui vos demant droit, par cel qui nos cria ! » Le roi irrité le frappe de son gant à la figure, « si que li sans vermaus à la terre cola ». Renaud s’en va, rencontre Bertolais, saisit l’échiquier, et d’un coup étend mort le neveu de l’empereur.

Après un combat, brièvement conté en six vers, les Fils Aymon ont pu s’échapper. Ils se rendent à Dordonne. Leur mère leur conseille de se réfugier ailleurs. Ils partent avec des provisions et trois cents chevaliers. Dans l’Ardenne, sur les bords de la Meuse, ils construisent un château, Montessor. Pendant sept ans on les oublie, mais Charles finit par savoir où ils sont. L’armée est réunie à Laon et de là on part pour l’Ardenne. On passe sans accident les Espaus, défilé dangereux, « car fées y conversent », et l’on découvre Montessor. Richard attaque l’armée de Charles et s’empare du convoi. Ogier poursuit vainement Richard. L’empereur jure qu’il châtiera les Fils Aymon. L’armée campe le long de la rivière. Sur le conseil de Naimes, on le charge d’aller avec Ogier réclamer Guichard qui est accusé d’avoir tué Looïs (non plus Lohier), fils de l’empereur. Renaud ne veut rien entendre. Il ordonne une sortie et rencontre son père à qui il reproché d’être avec les ennemis de ses enfants. Après un long combat, les Fils Aymon sont forcés de rentrer dans le château. Charles trouve que le siège dure trop. Hervieus de Lausanne promet de s’emparer de la place et de rendre Renaud prisonnier à l’empereur.

Le traître se présente à Renaud comme un de ses partisan ; mais, la nuit venue, il va baisser le pont-levis et tirer les verrous de la porte. Cent chevaliers entrent dans Montessor. Les Fils Aymon s’aperçoivent de la trahison s’arment à la hâte avec trente chevaliers. Les autres étaient restés dans le bourg, qu’Hervieus et les siens avaient envahi, tuant et brûlant. Les écuyers défendent le souterrain contre Hervieus. Renaud et ses frères les rejoignent. Hervieus et neuf des siens sont pris. Ces derniers sont pendus, et à côté est placée l’enseigne qu’ils portaient. Hervieus est écartelé et les débris de son corps sont