Page:Castets - La Chanson des quatre fils Aymon, 1909.djvu/36

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des années une guerre succède à l’autre. Charles répond que si les pères ne veulent pas venir, il emmènera les fils. Un espion apprend à Renaud les projets de l’empereur.

Charlemagne entre en Gascogne. Les défenseurs de Monbendel rendent la place sans combat. Charles envoie Guinemard à Toulouse demander au roi Ys de lui rendre les Fils Aymon. Ys veut d’abord faire pendre le messager. On l’apaise et il demande un délai pour réfléchir.

Le roi de Gascogne réunit son Conseil. Hunnaus de Tailleborc et le vicomte d’Avignon sont d’avis qu’il faut obéir à l’empereur. Le duc de Monbendel juge cet avis déshonorant. Hunnaus revient à la charge. Raimon de Toulouse parle en faveur de Renaud. Antoine invite le roi à se retirer pour que l’on puisse mieux délibérer. Ys sort accompagné du duc de Monbendel et de Raimon. Hunnaus, le vicomte d’Avignon et Antoine, s’entendent pour exiger que les Fils Aymon soient rendus, et le duc de Monbendel étant rentré, ils l’obligent, le couteau sur la gorge, à se rallier à leur décision, qui est communiquée au roi. Ys pleure. Sur le conseil du comte d’Avignon, on conduira les Fils Aymon, vêtus de manteaux écarlates et de pelisses grises, dans la plaine de Vaucouleurs ; ils seront sans armes et montés sur des mulets. Charles les fera prendre par quatre mille hommes. Ys envoie à l’empereur une lettre conforme à la décision du conseil. Quand Charles l’a reçue, il ordonne à Ogier et à Fouques de Morillon d’être au matin à Vaucouleurs : on leur remettra les Fils Aymon. Il fait avertir Ys qu’il accepte sa proposition et qu’il lui adresse les manteaux et les pelisses qui feront reconnaître les Fils Aymon.

Le roi Ys arrive à Montauban et informe Renaud de la paix qu’il a conclue avec Charles. Les Fils Aymon iront à Vaucouleurs où l’empereur se réconciliera avec eux. Renaud proteste, puis se laisse gagner. Alard voudrait emporter ses armes, mais Renaud tient à se réconcilier avec Charles. Il rencontre sa femme

Clarisce la cortoise, au gent cora envoisié,
Qui plus estoit vermeille que rosse de rossier,
Et plus blance d’asses que n’est la nois sor giel ;
Awec li ses enfans que ele ot forment chiers,
Aymonet et Yon qui molt font à prisier.