Page:Castets - La Chanson des quatre fils Aymon, 1909.djvu/461

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
433
les quatre fils aymon

En Flaindres et en Frise est la noviele alée
Que cil qui en perdra vallant une denrée,
Charles li en rendra porvec .iiii. livrées ;
5425C’ainc n’ï ot buef ne vache ne oelle robée,
M 144Se ne fust à argent ricement acatée.
Il issent de Poitou, en Gascoigne en entrerent.
As puis de Monbendel sont les os atravées ;
Pres fu de Montauban, à sol .iiii. jornées,
5430Que on en puet veoir la tor et le fumée.
L’enperere descent en une plaine lée,[1]
Et apela duc Naime à la barbe menlée,
Richart de Normandie, Sanson de Perelée,[2]
D’une part les mena coiement, à celée,
5435Belement les apele, dist lor raison membrée.
Entendes moi, segnor, dist Charles l’emperere.
Gascoigne est molt fort tere, si ert tost afamée,
Faites moi par ceste ost hucier une criée ;
Un ban voel c’on i face, sans nule demorée,
5440Et cil ki le f[r]aindra, par l’ame le mien pere,[3]
Ja n’en iert tant haut home que il ne [le] compere ;[4]
Que se il fraint mon ban por cose qui soit née,
[J]o ne le face pandre, sans nule demorée ;[5]
Que carne à vilain ne soit ja destornée ;
5445Mar i perdront del lor vallant une denrée,
Buef ne monton ne vache ne proie remuée.
Mes qui voudra del lor, si’n acat par deniers.
Dont sera li ost riche et bone et asasée. »
Dist Richars li Normans, à la chiere menbrée :
5450« Beneoite soit l’ore que ceinsistes espée ;
Jamais n’ara tel roi en France la loée. »

« Segnor, dist Charlemaignes, j’ai assis Monbendel.
La roce en est molt haute, molt i a fort castel.

  1. 5431 L enperere.
  2. 5433 Il y a Ric. C’est par distraction que Michelant imprime le cas-sujet Richars. J’ai renoncé à noter toutes les différences de cette nature, mais encore convient-il de le faire une fois.
  3. 5440 L faindra.
  4. 5441 L ne compere.
  5. 5443 L o ne. Après ce vers le ms. répète les vers 5432-5433.