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Page:Castets - La Chanson des quatre fils Aymon, 1909.djvu/961

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appendice

le prévôt lui-même survient et interroge la dame. Elle déclare que le meurtrier s’appelle Renaud, qu’il avait peur d’être dénoncé à Charles. L’empereur averti fait garder les portes : qui prendra Renaud recevra cent marcs d’or. Renaud et Maugis couchent à Saint-Martin-des-Champs. Après la messe, Charles envoie Naimes et Ogier porter sous Montmartre sa couronne avec cent marcs d’or et les « pailes roez. » Renaud et Maugis se rendent à la course. Charles commande à Roland de garder le champ avec cent chevaliers. Malgré quelques différences, le reste est conforme à L. — À la partie de L comprenant 4765-4974 (209 vers) répondent dans P 413 vers : Vont s’en li fil Aimon, ne se valent targier — Dolenz fu Klm., n’i ot que correcier.

La version C, établie sur le même plan que la version B, se distingue de celle-ci en ce qu’elle allonge ou abrège de façon tout arbitraire. Elle offre néanmoins de bonnes leçons aux parties communes avec L. L’on a vu, à propos des mss. d’Oxford, que pour la légende religieuse de la fin, elle forme une famille particulière avec la version Douce. Ici le remanieur a tellement amplifié l’épisode de la Course qu’il est devenu un petit poème où l’élément comique ou bouffon tient une grande place. Le texte a été copié avec négligence en beaucoup d’endroits.

Ce récit procède librement de celui de P. Il est beaucoup plus long, car en prenant du vers : « Sire, icis Rollans dont vos oï avez », qui répond à peu près à 4712 de L et en s’arrêtant à « Il li ont demandé : com vos est avenu ? » soit au vers 5068, l’on y compte 1080 vers contre 356 de L.

Dès le commencement le messager annonce que Charles compte bien que Renaud viendra à la course, qu’ainsi il sera atrapé et mis à mort et que son cheval sera donné à Roland. Maugis offre l’aide de tous ses talents :

Ja rien n’esploiterez, se vos ne m’i menez,
Que je sai de barat plus que bon qui soit nez,
D’engien, d’encantemenz et d’autre aversitez.
Et si sai les trespas, les chemins et les guez.
Je vos sejornerai, ja mar en douterez,
De pain, de vin, de char, d’avaine et de blez.
Por demorer un an mar vous desconfortez,
Que tex est el pales riches et asasez
Qui vos en prestera tant que vos revenrez :
Et je raplegerai quanque vos aquerrez ;
On me querra asez tant c’on soira les blez.

Renaud rit de ce discours dont l’allure fait penser à Panurge.

À Orléans, quand Maugis répond aux questionneurs qu’ils vont à la course, le « lécheor, le cuvert pautonnier » qui est déjà mentionné dans P, et qui a reconnu Renaud, ses frères et Bayard pour les avoir vus en Gascogne, part pour Paris sur son « roncin grant et gros et trotier », entre au