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ficultés sérieuses. Les affections qui ont une certaine analogie avec cette maladie, et qui peuvent jusqu’à un certain point la simuler, sont : l’artérite, la lymphangite, la névrite, le phlegmon.

L’artérite est impossible à méconnaître, caractérisée qu’elle est par un cordon dur, noueux, qui, au début du moins, est le siège de pulsations très vives, et qui se complique souvent de gangrène plus ou moins étendue. Le phlegmon se présente sous la forme d’une tumeur dure, diffuse, très douloureuse, n’ayant aucune ressemblance avec les phénomènes locaux caractérisant la phlébite.

Si le diagnostic de la phlébite superficielle est facile à saisir, l’interne présente des difficultés inouïes ; il faut avoir beaucoup vu, beaucoup observé des cas de ce genre pour les reconnaître au premier abord ; encore est-il impossible de les établir directement avant les symptômes indicateurs de l’infection purulente. Lorsque, en effet, dans un état fébrile durant depuis quelques jours, on voit survenir du délire, des frissons, de la prostration, on devra redouter l’infection du sang par la matière purulente. Les craintes seront plus fondées, lorsqu’à ces perturbations nous verrons se joindre des douleurs articulaires ; le doute ne sera plus permis, quand des abcès métastatiques se développeront dans toutes les parties du corps.

Dans quelques circonstances, les symptômes prédominants de l’infection sont tellement bien prononcés, qu’on serait porté tout d’abord à confondre cette maladie avec une affection cérébrale, une méningite, par exemple ; mais une bonne observation et des commémoratifs dissipent toutes les difficultés ; d’ailleurs, la marche de la maladie empêcherait de commettre une pareille méprise.

Lorsque la phlébite suppurée s’est transportée avec son