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Page:Castilhon - De la phlébite suppurative.djvu/23

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veines présente un pointillé ronge, semblable à des marbrures irrégulières, au travers desquelles plusieurs observateurs ont quelquefois aperçu une injection des capillaires sous-jacents. À une période plus avancée, la couleur devient uniforme, beaucoup plus foncée, et souvent d’une telle intensité, qu’on ne peut la distinguer de la coloration violette produite par l’imbibition. Je n’admets point, avec Cruveilhier, que cette coloration soit un simple effet cadavérique, car alors elle devrait se trouver uniformément répandue et ne s’accompagner d’aucun des autres caractères qui suivent cette lésion.

Lorsque la période caractérisée par la présence du pus se manifeste, la rougeur, les taches ecchymotiques disparaissent pour faire place à une pâleur caractéristique. En même temps que l’on constate ces changements dans la couleur, la tunique interne perd sa transparence, son poli, elle se montre sous l’aspect d’une surface granuleuse, ulcérée.

Cet ensemble de faits et la matière purulente qui a été trouvée à sa surface, ont fait considérer la tunique interne comme une membrane pyogénique. Il m’est impossible de penser un instant que la matière purulente émane de cette tunique, les preuves en seront données plus loin ; en attendant, il me paraît beaucoup plus vraisemblable que le pus observé soit la conséquence, ou du ramollissement du caillot, ou de la plaie veineuse elle-même. Quant aux autres tuniques vasculaires, elles s’injectent d’abord plus ou moins, puis rougissent uniformément. Elles deviennent, comme les parties environnantes, le siège d’une sécrétion abondante de lymphe plastique qui s’organise en s’épanchant dans les tissus, pour former une couche homogène difficile à séparer des parois veineuses. Ces parties s’épaississent, acquièrent bientôt une densité assez grande qui permet au vaisseau coupé de rester béant comme une artère.