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Ce n’est pas lout, dans le dernier remaniement, tout, même votre intérêt, M. Chapleau, vous imposait une réparation d’honneur solennelle aux conservateurs de la Province. Or qu’avez-vous fait ? Pour récompenser M. Starnes d’avoir trahi une dixième fois son parti et de vous avoir aidé à escamoter le chemin du Nord, vous faites un ministre de cette vieille guenille politique !…

Et dans le service civil, lorsque M. Chapleau n’avait pas un morceau de pain à jeter à ces vieux serviteurs du parti qui, durant 30 ans et plus, s’étaient dévoués à la cause conservatrice, il avait des positions de $1, 000.00 et $1, 200.00 à donner à des hommes tarés, entrés la veille, seulement dans les rangs conservateurs qu’ils déshonorent ; à des hommes qui n’ont guère à présenter d’autres états de services que d’avoir, durant 20 ans, insulté à la moralité publique en tenant des tavernes de bas étages et des maisons plus que suspectes !…


Oui ! Il était écrit que le règne de M. Chapleau nous donnerait le spectacle de toutes les hontes et nous infligerait, à nous conservateurs, l’humiliation de toutes ces ignominies !





LA CLIQUE.


I


Vous êtes citoyen honorable. Durant 10, 20, 30, 40 ans, aussi longtemps que la fortune vous a souri ou même qu’un travail ardu vous a permis de gagner le pain de votre famille, vous avez servi votre parti, vous avez combattu pour le triomphe des principes conservateurs avec un dévouement sans bornes, une indomptable énergie, le plus pur désintéressement… Νοn-seulement vous n’avez jamais demandé l’ombre d’une faveur, mais vous avez même constamment payé de vos deniers des sommes considérables pour assurer le triomphe de vos principes.

Or, il est arrivé que devenu vieux, l’adversité vient vous visiter. Et lorsqu’il ne vous reste ni la santé, ni la force, ni les capacités nécessaires pour refaire votre fortune ou même donner le nécessaire à vos enfants, pour la première fois, vous vous adressez au gouvernement conservateur afin d’en obtenir une parcelle de ce patronage qui tombe avec tant de profusion dans les mains de la clique et enrichit les Senécal, les Dansereau et leurs adeptes.


II


C’est M. Chapleau qui règne ! lui que le parti, le parti fait par vous, soutenu par vous, a fait grand homme, de rien qu’il était il n’y a pas longtemps !