Page:Catéchisme du XIXe siècle.djvu/14

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sent ou nom, et ce droit, si vous vous mariez la nuit ou summo mane, n’est pas au-dessous de trente francs.

Mort. C’est ici la toison d’or pour les prêtres. En fait d’enterrement de première classe, pour tant que l’on marchande et que l’on vise à l’économie, ils ne vous porteront pas de chez vous au cimetière à moins de huit cents francs, destinés à payer le droit du curé, sa présence, les vicaires, les prêtres demandés, les diacres et sous-diacres et leur présence en sus, la grand’messe ou office, le porte-croix, les acolytes et thuriféraires, les chantres et serpent, les suisses et bedeaux, le droit du sacristain, le carillonneur, l’absoute, la bougie, le drap mortuaire, la grande tenture sur le retable de l’autel et les murs du sanctuaire, vous réservant, au surplus, de traiter de gré à gré avec la fabrique si vous désirez une tenture ou représentation extraordinaire… risum teneatis, amici !

Arrivent les services solennels. Les droits de chacun de ces services sont les mêmes que ceux des funérailles. Amoncelez les sommes que les prêtres retirent pour le repos de votre ame en vous disant des messes de mort par huitaines, trentaines, quarantaines, soixantaines, centaines, etc., le tout accompagné d’offrandes généreuses ! Le bout de l’an est là. Autre trésor pour le prêtre !… Notez qu’il meurt annuellement en France neuf cent vingt-deux mille deux cent soixante-six catholiques.

En résumé, si vous établissez un terme moyen dans les revenus de l’église provenant tant de la classe riche que de la classe pauvre, il n’est pas de catholique qui ne paie au prêtre cinq francs par an. C’est à ce faible chiffre annuel que sont restreintes les dépenses auxquelles nous devons suffire graduellement le long de la vie, et que pro-