Page:Catéchisme du XIXe siècle.djvu/19

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fille, épouse fraîche, à combien de questions n’allez-vous pas avoir à répondre… Heureuses, mille fois heureuses, s’ils ne vous communiquent pas leurs feux, au lieu de chercher à ralentir le brasier de vos passions… Quel océan de bonheur pour ces messieurs de pénétrer dans les secrets intimes de ces cœurs nés pour le délice de l’homme !…

D. Que penser de l’envie ?

R. Si jamais il fut des envieux, ce sont bien les prêtres. Ils sont même si petits et si emportés dans leur envie, que souvent le moindre avancement de leurs collègues les conduit à deux doigts de la mort. Que les ornements, que les vases de l’église voisine soient d’un autre prix, qu’ils aient été éclipsés dans une procession par la paroisse rivale, il faudra des années pour en perdre le souvenir amer.

Quelle n’est pas leur bile, s’il s’introduit dans la commune quelque culte nouveau, ou s’il advient que des élèves de la philosophie moderne s’avisent de s’émerveiller sur leur éducation séminairienne. La chaire n’est pas assez vaste pour leurs déclamations, et les membres des confréries ne sauront assez déchirer et huer ceux que leur désigne la susceptibilité cléricale.

D. Nous voilà à la gourmandise ?

R. La gastronomie !… Le prêtre en donnera des leçons aux plus habiles. Cela n’est pas surprenant ; n’ayant rien à faire, tous les jours ce sont de nouveaux exploits… Tantôt ils s’assemblent par douzaines pour se régaler en maîtres… tantôt ils font assaut avec le seigneur de l’endroit… tantôt enfin ils complimentent leur cuisinière de ce qu’elle s’applique avec tant de succès à mé-