Page:Catéchisme du XIXe siècle.djvu/41

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quentes visites et passeront près d’elles des moments heureux. Au cas où les religieuses ambulantes, qu’on embellit du nom de sœurs de charité, ne trouveraient pas une existence dans ce tas d’aumônes dont on les écrase de toute part, consentons-leur un traitement annuel de neuf millions ! Ainsi régalées, ces dames parleront pieusement des prêtres et de leur religion…

Qu’aucun sacrifice ne nous soit amer. Si le prêtre rugit de voir l’instruction s’approcher de toutes les classes ; si malgré son triomphe à empêcher encore d’apprendre à lire et à écrire quatorze millions sept cent soixante-six mille deux cent soixante-dix enfants de la France au-dessus de l’âge de sept ans, il ne peut opposer une digue assez ferme aux débordements de l’enseignement primaire ; si toutefois il veut absolument courber sous son joug la frêle éducation de ces enfants que le siècle s’efforce à dégager des filets de l’ignorance, payons-lui quinze mille frères ignorantins et sœurs de charité qui coûteront par an la minime somme de six millions six cent mille francs, et ayons soin de procurer un local superbe aux exécuteurs d’un si déplorable mandat…

Enfin, pour rendre la source des prêtres intarissable, créons de nombreux et vastes séminaires, et envoyons de l’or en abondance à ces aspirants dont la plupart se présentent sans soutane, sans tricorne, et quelques-uns sans… chemises !!!




Bordeaux : Imprimerie de Ch. Lawalle neveu, allées de Tourny, no 20.