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Page:Catéchisme du saint concile de Trente, 1905.djvu/247

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Dispensateur des Sacrements, Il n’a pas voulu qu’ils fussent administrés dans l’Eglise par des Anges, mais par des hommes. Et la tradition constante des saints Pères nous apprend que pour produire un Sacrement, l’office du Ministre est aussi nécessaire que la matière et la forme.

Or, ces Ministres, dans l’exercice de leurs fonctions saintes, n’agissent pas en leur propre nom, mais au nom de Jésus-Christ, dont ils représentent la Personne. Et c’est pourquoi, qu’ils soient bons ou qu’ils soient mauvais, pourvu qu’ils emploient la matière et la forme que l’Eglise Catholique a toujours employées, d’après l’institution de Jésus-Christ, et qu’ils aient l’intention de faire ce que fait l’Eglise elle-même en les administrant, les Sacrements qu’ils produisent et confèrent, sont de véritables Sacrements. D’où il suit que rien ne peut empêcher le fruit de la Grâce, si ceux qui reçoivent les Sacrements ne veulent se priver eux-mêmes d’un si grand bien, et résister au Saint-Esprit. telle a toujours été la Foi très explicite de l’Eglise. Saint Augustin le démontre[1] très clairement dans ses disputes contre les Donatistes. Et si nous voulons recourir au témoignage de l’Ecriture Sainte, écoutons l’Apôtre lui-même qui nous dit:[2] C’est moi qui ai planté, c’est Apollon qui a arrosé, mais c’est Dieu qui a donné l’accroissement. Or, ce n’est pas celui qui plante qui est quelque chose, ni celui qui arrose, mais Dieu qui donne l’accroissement. De même donc que les arbres ne peuvent souffrir en rien de la perversité de celui qui les plante, de même, d’après le texte que nous venons de citer, ceux qui sont entés en Jésus-Christ par le ministère d’hommes coupables, ne peuvent recevoir

  1. Saint Aug. cont. Crescent lib. 5. cap. 20.
  2. 1 Cor., 3, 6.