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Page:Catéchisme du saint concile de Trente, 1905.djvu/26

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des choses cachées depuis la création du monde, disait pourtant toutes ces choses en paraboles à la foule et ne lui parlait qu’en paraboles[1] Ainsi faisaient les Apôtres, instruits par le Seigneur ; voici comme en parle S. Grégoire le Grand : Ils se préoccupèrent souverainement de prêcher aux peuples ignorants dans un langage clair et intelligible, non sublime et ardu[2]. Or, aujourd’hui, pour les choses de la Religion, la plupart des hommes doivent être rangés parmi les ignorants. Nous ne voudrions pas cependant que, par amour de cette simplicité, on en vint à croire qu’il n’est besoin, pour traiter ces matières, ni de travail ni de réflexion : elles en réclament, au contraire, plus que tout autre genre. Il est bien plus facile de trouver un orateur parlant avec abondance et éclat qu’un Catéchiste faisant une instruction de tout point louable, Donc, quelque facilité de pensée et de parole qu’on ait reçue de la nature, il faut tenir pour certain qu’on ne parlera jamais de la Doctrine chrétienne aux enfants ou au peuple avec un fruit réel pour l’âme, sans être préparé et armé par une longue méditation. Ils se trompent, ceux qui, comptant sur l’ignorance et la lenteur d’esprit du peuple, croient pouvoir se permettre quelque négligence. Bien au contraire, plus les auditeurs qu’on a sont incultes, plus il faut employer d’application et de soin pour mettre les Vérités les plus sublimes, si éloignées de l’intelligence vulgaire, à la portée des esprits simples ou grossiers, à qui elles sont aussi nécessaires qu’aux savants pour gagner le bonheur étemel.

Qu’il Nous soit permis, à la fin de cette Lettre, Vénérables Frères, de vous adresser la parole de Moïse : Si quelqu’un est du parti du Seigneur, qu’il se joigne à moi[3]. Considérez, Nous vous en prions instamment, combien d’âmes se perdent par là.seule ignorance des choses divines. Vous avez peut-être établi dans vos Diocèses, pour le bien de votre troupeau, nombre d’institutions utiles et dignes de tout éloge :

  1. Matth., XII, 35, 34.
  2. Moral., II, xvii, 26.
  3. Exod., XXXII, 26.