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Page:Catéchisme du saint concile de Trente, 1905.djvu/286

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La première, c’est que nous sommes unis au corps de Jésus-.Christ, et que nous en devenons les membres par le Baptême. Or il ne convenait pas de nous accorder plus de privilèges qu’à notre Chef lui-même. Notre-Seigneur Jésus-Christ, tout en possédant dés le premier instant de sa conception, la plénitude de la Grâce et de la Vérité, n’a point déposé pour cela la fragilité de la nature humaine qu’il avait prise, avant d’avoir enduré les tourments de sa Passion et de sa Mort, et avant de s’être ressuscité Lui-même à la vie glorieuse de l’immortalité. Dès lors, qui pourrait s’étonner de voir les Fidèles, qui possèdent déjà par le Baptême la grâce de la justice céleste, continuer de vivre encore dans une chair périssable et fragile ? Quand ils auront supporté pour Jésus-Christ toutes sortes de peines et de travaux, quand ils auront subi la mort, et qu’ils seront ensuite revenus à la vie, alors ils seront dignes de jouir avec Lui de l’éternité bienheureuse.

La seconde raison qui a fait laisser en nous après le Baptême l’infirmité du corps, les maladies, le sentiment de la douleur et les mouvements de la concupiscence, c’est que Dieu voulait nous ménager comme une ample moisson de mérites de toute sorte, et par ce moyen, nous faire obtenir un jour des fruits plus abondants de gloire, et de plus magnifiques récompenses. Si nous souffrons patiemment toutes les misères de la vie, si avec l’aide de Dieu, nous soumettons les affections déréglées de notre cœur à l’empire de la raison, nous avons le droit d’espérer fermement, avec l’Apôtre, que,[1] ayant bien combattu, achevé notre course et conservé la Foi, le Seigneur nous réservera la couronne

  1. 2 Tim., 4, 7.