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Page:Catéchisme du saint concile de Trente, 1905.djvu/322

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que le Sacrement, quoique composé d’espèces différentes, représente chacune d’elles en particulier, comme si elles n’en faisaient qu’une seule.

Mais avant tout, il est nécessaire aux Pasteurs de bien connaître la matière de l’Eucharistie, soit afin qu’ils puissent la consacrer eux-mêmes comme l’Eglise le demande, soit afin qu’ils puissent faire comprendre aux Fidèles ce que signifie ce Sacrement, et exciter dans leurs cœur s le désir et l’ardeur d’en recueillir les fruits.

Ce Sacrement a deux matières: la première dont nous allons parler, c’est le pain de pur froment ; puis, la seconde que nous verrons plus loin. Les Evangélistes Saint Matthieu, Saint Marc et Saint Luc nous apprennent que Notre-Seigneur Jésus-Christ prit du pain, le bénit et le rompit en disant:[1] « Ceci est mon corps. » — Dans Saint Jean, le Sauveur se donne à Lui-même le nom de pain:[2] « Je suis, dit-il, le Pain vivant descendu du ciel. » Mais il y a plusieurs sortes de pain. tantôt c’est dans la matière qu’il varie ; il peut être de froment, d’orge ou de légumes, ou d’autres fruits de la terre. tantôt ce sont les qualités seules qui seront différentes ; l’un renfermera du levain, tandis que l’autre n’en contiendra point. Or, pour l’Eucharistie, les paroles de Notre-Seigneur font voir que le pain doit être de pur froment. Dans le langage ordinaire, ce mot employé simplement et sans modification, signifie le pain de froment seul. Une figure de l’Ancien testament vient encore confirmer cette Vérité. Le Seigneur avait ordonné que les pains de proposition, qui figuraient le sacrement de l’Eucharistie, fussent de pure fleur de froment.

  1. Matth., 26, 26. = Marc., 14, 22. = Luc., 22, 19.
  2. Joan., 6, 41.