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Page:Catéchisme du saint concile de Trente, 1905.djvu/334

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quoique cela semble tout-à-fait opposé et contraire au rapport des sens.

Le troisième, qui se, déduit aisément des deux autres, et qui est positivement exprimé par les paroles de la Consécration, c'est que par une disposition inexplicable et toute miraculeuse, les accidents qui apparaissent aux yeux, et que les autres sens perçoivent aussi, se soutiennent sans le secours d'aucun sujet. Ils présentent encore toutes les apparences du pain et du vin. Mais ils ne tiennent à aucune substance ; ils subsistent par eux-mêmes. Quant à la substance même du pain et du vin, elle est tellement changée au Corps et au Sang de Jésus-Christ, qu'il n'en reste absolument rien, et qu'il n'y a réellement plus ni substance du pain, ni substance du vin.

Parlons d'abord du premier de ces effets. Les Pasteurs s'efforceront de faire comprendre combien sont claires et positives les paroles de Notre Sauveur, qui établissent la présence réelle de son Corps dans l'Eucharistie. En effet, il a dit:[1] « Ceci est mon Corps, ceci est mon Sang. » Or, il n'est personne de bon sens qui ne comprenne immédiatement ce que ces paroles signifient : d'autant plus qu'il est ici question de la nature humaine, et qu'il est hors de doute, dans la Foi catholique, que Jésus-Christ était véritablement homme. Aussi saint Hilaire, ce personnage si distingué par sa sainteté et par sa science, parlant de la présence réelle de la Chair et du Sang de Jésus-Christ, a-t-il dit nettement :[2] « qu'il est impossible pour nous de douter de cette vérité, puisque Jésus-Christ a

  1. Matth., 16, 26.
  2. Lib. 8, de Trinit.