l’Eucharistie par création, ou plutôt il n’est même pas permis de le penser. Que reste-t-il donc, sinon que le pain soit changé en son Corps, et par conséquent que la substance du pain soit totalement détruite par la Consécration ? Aussi les Pères du Concile général de Latran, et ceux du Concile de Florence ont-ils nettement enseigné cette vérité. Et après eux, le Concile de Trente l’a définie plus formellement encore en ces termes: « Si quelqu’un dit que dans le très saint sacrement de l’Eucharistie, la substance du pain et du vin demeure avec le Corps et le Sang de Notre-Seigneur Jésus-Christ, qu’il soit anathème ! »[1] Il est très facile d’ailleurs d’arriver à la même conclusion par les textes mêmes de la Sainte Ecriture. Et d’abord Notre-Seigneur, en instituant ce Sacrement, s’exprime ainsi: « ceci est mon Corps »: Or la propriété du mot: ceci, est d’exprimer toute la substance de l’objet présent. Si donc la substance du pain était demeurée, Jésus-Christ n’aurait pas pu dire avec vérité: ceci est mon Corps. D’un autre côté, le Seigneur dit, dans Saint Jean[2] « le pain que Je donnerai, c’est ma Chair pour la vie du monde » désignant ainsi sa Chair par le nom du pain ; puis un instant après, II ajoute[3] « Si vous ne mangez la Chair du Fils de l’homme, et si vous ne buvez son Sang, vous n’aurez point la vie en vous ; » et encore[4] « ma Chair est véritablement une nourriture, et mon Sang est vraiment un breuvage » Or appeler en termes si clairs et si formels sa Chair un vrai pain, une véritable nourriture, et son Sang un vrai breuvage, n’est-ce pas évidemment pour nous apprendre que ni la substance du pain ni