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Page:Catéchisme du saint concile de Trente, 1905.djvu/401

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et bientôt le monde sera inondé de crimes cachés et monstrueux. Puis, en peu de temps l’habitude du mal rendra les hommes si dépravés qu’ils ne rougiront plus de commettre publiquement ces iniquités, et d’autres beaucoup plus graves encore. Au contraire, la honte salutaire attachée à la Confession est un frein à la licence et à l’audace du vice, et elle retient les plus pervertis.

Ces avantages une fois exposés, les Pasteurs auront à faire connaître la nature et la vertu de la Confession. Voici comment on la définit: une accusation de ses péchés faite pour en recevoir la rémission par la vertu des clefs, dans le sacrement de Pénitence.

Et d’abord, c’est avec raison qu’on l’appelle une accusation, parce que nous ne devons point confesser nos péchés, comme pour en faire parade, à l’exemple de ceux[1] « qui se réjouissent quand ils ont fait le mal » ; ni pour faire un récit, comme s’il s’agissait d’amuser des auditeurs oisifs ; mais il faut les énumérer avec l’intention de nous avouer coupables, et le désir de les venger sur nous-mêmes par la Pénitence.

Mais si nous confessons nos péchés, c’est pour en obtenir le pardon. Car le tribunal de la Pénitence est bien différent des tribunaux humains. Là, en effet, la peine et la confusion des aveux sont loin de compter pour l’acquittement de la faute, et pour le pardon des égarements.

Les Saints Pères semblent avoir donné de la Confession une définition semblable à la nôtre, quoique en termes différents, quand ils disent comme Saint Augustin:[2] « La Confession, c’est la révélation d’une maladie cachée, avec l’espoir d’en obtenir la guérison. » ; ou bien, comme Saint Grégoire:[3] « C’est

  1. Prov., 2, 14.
  2. Serm., 3, de Verbis Domini.
  3. Hom., 40.