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Page:Catéchisme du saint concile de Trente, 1905.djvu/578

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ces actes de bonté et de bienfaisance, déjà très beaux et très méritoires par eux-mêmes, le deviennent bien davantage encore, lorsque nous les exerçons envers des ennemis. Car notre Sauveur nous dit: « Aimez vos ennemis, faites du bien à ceux qui vous haïssent. »[1] Et Saint Paul ajoute: « Si votre ennemi a faim, donnez-lui d manger ; s’il a soif, donnez-lui à boire ; en agissant ainsi vous amasserez des charbons de feu sur sa tête. ne vous laissez point vaincre par le mal, mais cherchez à vaincre le mal par le bien. »[2]

Si nous considérons enfin la loi de la Charité, toujours par rapport à la bienveillance, nous n’aurons pas de peine à comprendre qu’elle nous oblige à pratiquer en toutes choses la douceur, la retenue, la réserve et toutes les autres vertus de ce genre.

Mais le devoir qui l’emporte, et de beaucoup, sur tous les autres, le devoir de Charité par excellence, celui auquel nous devons nous exercer le plus, c’est de remettre et de pardonner d’un bon cœur les injures qu’on nous a faites. Pour nous amener à la pratique de cette vertu, la Sainte Ecriture, comme nous l’avons dit plus haut, multiplie les recommandations et les exhortations. non seulement elle appelle heureux ceux qui pardonnent en toute sincérité, mais elle leur promet de la part de Dieu la rémission de leurs péchés ; tandis que cette rémission est refusée à ceux qui négligent ou refusent de remplir ce devoir.

Mais comme le désir de la vengeance est pour ainsi dire inné dans le cœur de l’homme, le Pasteur mettra tous ses soins, non seulement à rappeler aux Fidèles qu’ils doivent oublier et pardonner

  1. Matth., 5, 44.
  2. Rom., 12, 20.