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Page:Catéchisme du saint concile de Trente, 1905.djvu/587

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une fois acquise, il nous sera plus facile de le détester. Or ce qui nous fait sentir combien ce crime est funeste, c’est que ceux qui ont le malheur de le commettre, sont par le fait repoussés et exclus du Royaume de Dieu. Voilà bien le dernier de tous les maux.

Sans doute, ce malheur est commun à tous les péchés mortels, mais le péché dont nous parlons a cela de particulier que ceux qui s’en rendent coupables, pèchent contre leur propre corps. C’est l’enseignement de l’Apôtre. Il dit expressément: « Fuyez l’impudicité ; tous les autres péchés se commettent hors de nous ; mais celui qui s’abandonne à l’impudicité pèche contre lui-même, »[1] c’est-à-dire qu’il se fait injure en profanant sa sainteté. Voilà pourquoi Saint Paul dit encore aux Thessaloniciens: « La volonté de Dieu c’est que vous deveniez des Saints, et que vous évitiez l’impudicité, et que chacun de vous sache posséder son corps dans la sainteté et l’honnêteté, ne suivant point les entraînements de la passion, comme font les nations qui ignorent Dieu. »[2] Ensuite, ce qui est plus criminel encore, c’est que le Chrétien qui pèche honteusement avec une femme de mauvaise vie, profane ses membres qui sont les membres de Notre-Seigneur Jésus-Christ. « Ne savez-vous pas, dit l’Apôtre,[3] que vos corps sont les membres de Jésus-Christ ? Peut-on transformer des membres de Jésus-Christ en instruments de péché ? A Dieu ne plaise I ne savez-vous pas que celui qui pèche avec une femme de mauvaise vie se réduit au plus honteux esclavage ? » D’ailleurs, au témoignage du même Apôtre,[4] le Chrétien est le Temple du Saint-Esprit, et violer ce temple,

  1. 1 Cor., 6, 18.
  2. 1 Thess., 4, 3.
  3. 1 Cor., 6, 15.
  4. 1 Cor., 6, 19.