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Page:Catéchisme du saint concile de Trente, 1905.djvu/596

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doivent être tellement inviolables, que chacun puisse posséder paisiblement ce qui lui appartient de droit ; sans quoi la société est impossible.. Aussi, comme le dit l’Apôtre, « Ni les voleurs, ni les avares, ni tes ivrognes, ni les médisants, ni les ravisseurs du bien d’autrui ne posséderont le Royaume de Dieu. »[1]

L’énormité de ce péché et l’horreur qu’il doit inspirer se révèlent encore par les suites funestes qu’il trame après lui. Il est la source d’une foule de jugements indiscrets et téméraires sur un grand nombre de personnes ; il produit des haines, des inimitiés, et quelquefois même des condamnations terribles de personnes innocentes.

D’ailleurs Dieu ne fait-il pas une obligation rigoureuse de réparer le dommage qu’on a causé à son semblable en lui dérobant son bien ? « Point de rémission du péché, dit Saint Augustin, sans lu restitution de l’objet enlevé. »[2] Mais cette restitution, pour les personnes habituées à s’enrichir aux dépens du prochain, ne présente-t-elle pas les plus grandes difficultés ? chacun peut en juger par soi-même et par la conduite ordinaire des autres. Dans tous les cas, voici ce qu’en pense le Prophète Habacuc: « Malheur à celui qui amasse des biens qui ne lui appartiennent pas, et qui ne cesse de s’entourer d’une boue épaisse ! »[3] Cette boue épaisse, c’est la possession du bien d’autrui. Il est bien difficile d’en sortir et de s’en débarrasser.

III. — DIFFÉRENTES ESPÈCES DE VOL

Il y a tant d’espèces différentes de vols, qu’il serait très difficile de les énumérer toutes. II suffira d’expliquer avec soin le vol et la rapine,

  1. 1 Cor., 6, 10.
  2. S. Aug. Epist., 54
  3. Hab., 2, 6.