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Page:Catéchisme du saint concile de Trente, 1905.djvu/650

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sa sagesse suprême. Là elles acquièrent l’espérance certaine d’obtenir tout ce qu’elles demanderont présentement, et cette abondance incalculable de biens que Dieu a promis d’accorder à ceux qui sauront implorer son secours avec une piété sincère et fervente.

C’est ainsi que, portée en quelque sorte sur deux ailes, l’âme prend son essor vers le ciel et s’élève jusqu’à Dieu, pour Le louer et Le remercier tout ensemble des bienfaits si précieux qu’elle a reçus. Ensuite avec une piété ardente et une profonde vénération, elle Lui parle en pleine confiance de tous ses besoins, comme le ferait un fils unique au plus aimé des pères.

Cette manière de prier prend dans la Sainte Écriture le nom d’effusion ou d’épanchement. « Je répands ma Prière en sa présence, dit le prophète, et j’exprime devant Lui ma tribulation. »[1] Ceci revient à dire que celui qui se présente devant Dieu pour le prier, ne doit rien taire, rien cacher, mais épancher tout son cœur dans le sien, et se réfugier avec confiance dans le sein de Celui qui est le plus aimant des Pères. C’est ainsi en effet que l’Esprit Saint Lui-même règle notre conduite sur ce point: « Répandez vos cœurs devant Dieu, dit le Psalmiste, et mettez vos peines dans le sein du Seigneur. »[2] C’est aussi de ce degré d’Oraison que Saint Augustin veut nous parler dans son enchiridion, quand il dit: « Ce que la Foi croit, l’Espérance et la Charité le demandent. »[3]

Un autre degré de la Prière, c’est celui où se trouvent certaines personnes que le poids de leurs péchés mortels écrase, mais qui néanmoins font tous leurs efforts pour se relever avec cette Foi qu’on appelle morte, et remonter

  1. Psal., 61, 9.
  2. Psal., 54, 23.
  3. Aug. Ench. cap., 7.