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Page:Catéchisme du saint concile de Trente, 1905.djvu/707

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de leurs forces et de leur santé. Ainsi nous-mêmes, sans le secours de la Grâce de Dieu, nous ne pouvons rien faire qui lui soit agréable.

Que si dans cet état nous entreprenons ou faisons quelque bien, ce bien sera sans importance, et nous servira à peine pour le ciel. Mais aimer Dieu et Le servir comme il convient, c’est quelque chose de trop noble et de trop sublime pour que, dans l’état de faiblesse et d’abaissement où nous sommes, nous puissions le faire de nous-mêmes. Pour atteindre à cette hauteur, il faut que nous soyons soulevés en quelque sorte par la Grâce de Dieu.

Voici encore une comparaison bien propre à faire ressortir la misère de notre condition. Un peut dire que nous ressemblons à des enfants qui, abandonnés à eux-mêmes, se portent sans réflexion sur toute sorte d’objets. Oui, nous sommes de vrais enfants, des êtres inconsidérés, tout entiers aux entretiens frivoles et aux actions futiles, si le secours de Dieu nous abandonne. De là ce reproche que nous adresse la Sagesse: « Jusques à quand aimerez-vous la vanité comme des enfants ? Jusques à quand les insensés désireront-ils ce qui leur est pernicieux ? »[1] et cette recommandation de l’Apôtre: « Ne vous faites pas enfants, sans prudence et sans discernement. »[2]

Au surplus, notre vanité et notre aveuglement surpassent de beaucoup les illusions des enfants. Car ils ne manquent, eux, que de la sagesse humaine qu’ils peuvent acquérir avec le temps. nous, au contraire, sans le secours et la grâce de Dieu, nous ne pouvons pas même aspirer à cette prudence divine qui pourtant est nécessaire au salut. Et si ce secours cesse de nous soutenir un seul instant, nous repoussons aussitôt

  1. Prov., 1, 22.
  2. 1 Cor., 14, 20.