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Page:Catéchisme du saint concile de Trente, 1905.djvu/709

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soumis à sa sainte Volonté. Car, malgré leurs bonnes dispositions actuelles, ils n’en ont pas moins à lutter contre leurs propres passions, à cause de l’inclination au mal que nous portons tous en dedans de nous-même. Et cela est si vrai que, fussions-nous réellement justes, nous serions encore pour nous-mêmes un très grand danger ici-bas. Oui, nous devrions craindre « qu’entraînés et séduits par les convoitises qui combattent dans nos membres »[1] nous n’abandonnions le chemin du salut. C’est pour nous prémunir contre ce danger que Notre-Seigneur Jésus-Christ nous dit: « Veillez et priez, afin de ne pas entrer en tentation ; car l’esprit est prompt, mais la chair est faible. »[2]

C’est qu’en effet il n’est pas donné à l’homme, même à celui qui a été justifié par la Grâce de Dieu, et qui la possède, de dompter les appétits de la chair au point qu’ils ne se révoltent plus jamais. La Grâce de Dieu, à la vérité, guérit l’âme de ceux qui ont été justifiés par elle, mais elle ne guérit point la chair. Et c’est ce qui a fait dire à l’Apôtre Saint Paul: « Je sais que le bien n’habite point en moi, c’est-à-dire dans ma chair. »[3] Dés le moment même où le premier homme eut perdu la justice originelle, qui, comme un frein, retenait toutes ses passions dans l’ordre, la raison est devenue radicalement impuissante à les contenir dans le devoir, et à les empêcher de désirer ce qu’elle-même repousse. C’est pourquoi l’Apôtre nous dit que le péché, c’est-à-dire, un foyer de péché, habite dans la chair de l’homme, afin de nous faire bien comprendre qu’il n’est pas en nous pour un temps et comme un hôte qui passe, mais que, tant que nous vivons, il demeure en

  1. Jac., 4, 1.
  2. Matth., 26, 41.
  3. Rom., 7, 20.