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Page:Catéchisme du saint concile de Trente, 1905.djvu/714

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du ciel pour punir ces êtres durs et inhumains. Et pourtant Jésus-Christ les condamne en ces termes : « Vous ne savez point à quel esprit vous appartenez ; le Fils de l’homme n’est pas venu pour perdre les âmes, mais pour les sauver. »[1]

Et ce n’est pas seulement quand l’objet de nos désirs est mauvais, ou bien quand il a quelque apparence de mal, que nous devons demander à Dieu que sa Volonté soit faite ; mais encore lorsque la chose que nous désirons n’est point mauvaise en réalité, comme, par exemple, lorsque la volonté, suivant le premier mouvement de la nature, se jette sur ce qui peut nous sauver la vie, et repousse au contraire ce qui semble lui -être nuisible.

Si donc nous nous trouvons dans le cas de demander à Dieu quelque chose de ce genre, disons-lui du fond du cœur: que votre Volonté soit faite ! imitons Celui qui nous a donné le salut, et la science du salut. Lorsque la nature Lui inspira cette crainte si vive de la mort cruelle qui L’attendait, et que son âme fut en proie à la tristesse la plus accablante, Il soumit entièrement sa Volonté à celle de Dieu son Père, en disant: « Que votre volonté se fasse, et non pas la mienne. »[2]

Mais, hélas ! notre nature a été si profondément atteinte par le péché d’Adam, que, même après avoir courageusement résisté à nos passions, après avoir humblement soumis notre volonté à celle de Dieu, il nous est impossible d’éviter le péché sans un secours surnaturel qui nous protège contre le mal et nous dirige vers le bien. nous avons donc besoin de recourir à cette Prière et de demander à Dieu d’achever en nous ce qu’il a commencé, de comprimer les mouvements

  1. Luc., 9, 55.
  2. Luc., 22, 42.