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Page:Catéchisme du saint concile de Trente, 1905.djvu/722

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sueurs elles-mêmes, tout reste vain et sans résultat. Les grains confiés à une terre ingrate sont étouffés par les mauvaises herbes qui les couvrent, ou bien ils périssent détruits par les pluies, le vent, la grêle, la chaleur ou la rouille, de sorte que l’on voit le labeur de toute une année réduit à rien en un instant par quelque injure de l’air ou des saisons. Malheur trop mérité, par l’énormité de nos fautes qui éloignent Dieu de nous, et L’empêchent de bénir nos efforts. Ainsi s’accomplit la terrible sentence prononcée contre nous dés le commencement.

Les Pasteurs voudront bien insister sur ce point, afin que les Fidèles n’ignorent pas que c’est par leur faute que les hommes éprouvent ces maux et ces calamités ; afin qu’ils comprennent aussi que si d’une part il faut travailler et souffrir pour se procurer les choses nécessaires à la vie, de l’autre toute espérance sera trompeuse, tout effort inutile, si Dieu ne bénit nos travaux. Car ni celui qui plante, n’est quelque chose, ni celui qui arrose ; mais Dieu qui donne l’accroissement.[1] Et: si Dieu Lui-même ne bâtit point la maison, ceux qui l’élèvent travaillent en vain.[2]

C’est pourquoi les Pasteurs enseigneront que nous avons besoin d’une multitude de choses, soit pour conserver notre vie, soit pour la passer d’une manière agréable. Lorsque les Fidèles auront conscience de ces besoins et de l’infirmité de notre nature, ils se sentiront obligés de recourir au Père céleste, et de Lui demander humblement les biens de la terre et du ciel, ils imiteront l’enfant prodigue qui, pressé par le besoin dans une contrée lointaine, et ne trouvant personne pour apaiser sa faim, même en lui

  1. I. Cor., 3, 7.
  2. Psal., 126, 1.