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Page:Catéchisme du saint concile de Trente, 1905.djvu/730

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soleil sur les bons et sur les méchants, et qui fait pleuvoir sur les justes et sur les injustes. »[1]

IV. — DU PAIN SPIRITUEL

Reste le Pain spirituel dont nous avons également à parler ici. Or, ce Pain signifie et comprend tout ce don nous avons besoin en cette vie pour le salut et la sanctification de notre âme. Car de même qu’il y a différente espèces d’aliments propres à nourrir notre corps, de même aussi il existe plus d’un. genre de nourriture capable d’entretenir la vie de l’esprit et de l’âme.

Et d’abord la Parole de Dieu est véritablement une nourriture de l’âme. « Venez, dit la Sagesse, mangez mon Pain et buvez le Vin que j’ai préparé pour vous. »[2]

Et lorsque Dieu enlève aux hommes le bienfait de sa Parole — ce qu’Il fait ordinairement pour les punir de quelque grand crime — on dit alors qu’Il les afflige par la famine. Ecoutons le Prophète Amos: « J’enverrai la famine sur la terre ; non la famine du pain, ni la soif de l’eau, mais celle de la parole de Dieu. »[3]

Et comme c’est un signe certain de mort prochaine de ne pouvoir plus prendre de nourriture, ou de ne plus supporter celle que l’on a prise, ainsi c’est une marque presque certaine d’éternelle réprobation de ne point rechercher la Parole de Dieu, de ne la point supporter, lorsqu’on l’entend, et d’oser répéter à Dieu ces paroles épouvantables « Retirez-Vous de nous, nous n’avons que faire de connaître la science de vos voies. »[4]

On trouve cet aveuglement, cette fureur insensée, chez ceux qui abandonnent leurs chefs

  1. Matth., 5, 45.
  2. Prov., 9, 5.
  3. Amos, 8, 11.
  4. Job., 21, 14.