Page:Catéchisme du saint concile de Trente, 1905.djvu/735

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reconnaître ses propres fautes, puis de ressentir une véritable douleur de les avoir commises, et en même temps d’être bien persuadé que Dieu a la volonté de pardonner à tous les pécheurs qui sont dans les dispositions que nous venons de rappeler. Autrement, le souvenir plein d’amertume et la vue effrayante de tous nos péchés pourraient nous jeter dans le désespoir de Caïn et de Judas, qui ne voulurent voir en Dieu qu’un Vengeur et un Justicier, et non point la Bonté même de la Miséricorde infinie.

La principale disposition que nous devons apporter à cette Prière est donc de reconnaître nos fautes avec une vraie Contrition, et de nous adresser à Dieu comme à un Père et non point comme à un Juge. En un mot nous devons Lui demander de nous traiter non d’après sa Justice, mais selon sa Miséricorde.

Or, nous n’aurons aucune peine à confesser que nous sommes de pauvres pécheurs, si nous voulons écouter ce que Dieu Lui-même nous dit dans nos Saints Livres par la bouche de David: « Ils se sont tous égarés ; tous se sont corrompus. Il n’en est pas qui fasse le bien, non, pas un seul, »[1] Salomon dit dans le même sens: « Il n’y a point de juste sur la terre qui fasse le bien et ne pèche jamais ; »[2] puis encore: « Qui peut dire: mon cœur est pur ; je suis exempt de péché ? »[3] et pour détourner les hommes de l’orgueil, saint Jean a écrit: « Si nous nous disons sans péché nous nous trompons nous-mêmes, et la vérité n’est pas en nous ; »[4] enfin Jérémie: « Tu as dit: Je suis sans péché, je suis innocent, éloignez donc de moi votre colère. Eh bien ! voilà

  1. Psal., 13, 3 et 52, 4.
  2. Eccl., 7, 21.
  3. Prov., 20, 9.
  4. Joan., 1, 8.