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Page:Catéchisme du saint concile de Trente, 1905.djvu/78

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l’éclaire, contempler tout d’abord le foyer éternel de toute lumière, et ensuite les autres choses placées au-dessous de lui. Nous éprouvons alors avec une joie parfaite que[1] nous avons été appelés réellement des ténèbres à une admirable lumière, comme dit le prince des Apôtres, et que[2] notre Foi nous cause un ravissement ineffable.

C’est donc avec raison que les Fidèles font d’abord profession de croire en Dieu, dont la Majesté, selon l’expression de Jérémie[3] est incompréhensible, qui habite, dit à son tour l’Apôtre[4], une lumière inaccessible, que personne n’a vu ni ne peut voir ; Dieu enfin que nul homme ne pourrait voir sans mourir, comme II le dit lui-même à Moïse.[5] C’est qu’en effet, pour que notre âme puisse s’élever jusqu’à Dieu qui est infiniment au-dessus de tout, il faut de toute nécessité qu’elle soit entièrement dégagée des sens. Mais cela ne lui est pas possible naturellement en cette vie.

Malgré tout, Dieu ne s’est pas laissé Lui-même sans témoignage, dit l’Apôtre[6], car c’est Lui qui nous fait du bien, qui nous envoie les pluies du ciel et les saisons favorables aux fruits ; c’est Lui qui nous donne en abondance la nourriture dont nous avons besoin et qui remplit nos cœurs de joie. Voilà pourquoi les philosophes n’ont pu concevoir en Lui rien d’imparfait ; ils ont repoussé bien loin comme indigne de Lui toute idée de corps, de mélange et de composition. Ils ont placé en Lui la plénitude de tous les biens, et ils L’ont regardé comme cette source inépuisable et perpétuelle de bonté et de charité qui répand sur toutes les créatures ce que nous y voyons de

  1. 1 Petr., 2, 9.
  2. Petr., 1, 8.
  3. Jér., 32, 19.
  4. 1 Tim., 6, 16.
  5. Exod., 33, 20.
  6. Act., 14, 16.