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Page:Catalogue raisonné du Musée d’Archéologie et de Céramique.djvu/332

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cadres en bois doré, séparés par des colonne torses, avec ses parties latérales, son couronnement ogival et sa prédelle, tel qu’il existait dans la vieille église toscane d’où il a été extrait.

Dans le cadre du milieu, on voit l’Enfant-Jésus emmaillotté et couché à terre, sainte Harie sa mère, couverte d’un manteau dont la bordure est formée de caractères arabes coufiques, imitation d’une étoffe orientale ; saint Joseph, son père nourricier et trois anges adorateurs. (Voyez sur l’emploi des caractères arabes, dans l’ornementation chez les peuples chrétiens de l’Occident, un mém. dans la Revue arch., 2e ann., 2e part., 1845, p. 705.) Les anciens peintres ont fréquemment simulé des inscriptions arabes sur la bordure du vêtement du Christ, de la Vierge et des Saints, et le Musée du Louvre fournirait de nombreux exemples de cet usage.

Dans le cadre de droite : un saint de l’ordre de Saint-François, tenant la crosse abbatiale d’une main et la palme du martyre de l’autre ; au fond, un saint Père tenant une plume et un autre saint tenant un livre. Au cadre de gauche : sainte Catherine, sainte Anne avec saint Joachim.

Les médaillons des tympans offrent : au centre, le Sauveur à la dextre bénissante, suivant le rite, latin ; & droite, un saint inconnu ; A gauche, un religieux franciscain.

A la prédelle : le compartiment du centre retrace la Sainte Cène an moment où le Seigneur indique celui des apôtres qui le trahira (Joan. XIII, 21). Celui de droite représente la Samaritaine au puits de Jacob, à genoux devant J.-C. Quelques-uns des disciples les entourent (Joan. IV, 27). Celui de gauche retrace l’apparition connue sous le nom de noli me tangere. C’est Jésus, debout devant Marie-Magdelaine après sa résurrection ; deux saintes femmes sont à genoux derrière elle (Joan. XX, 15). Le site représente un jardin planté d’arbres.

Ce tableau sur bois, peint alla trempa à la détrempe sur fond d’or, est sans signature, ni marque, mais le style indique la vieille école florentine qui eut pour chef Giotto, né en 1276, mort en 1336, et son neveu Giottino. né à Florence en 1324, mort en 1356. S’il n’y a pas de preuve pour l’attribuer à l’un d’eux, il doit tout au moins être avec certitude donné aux peintres de leur école qui, sons le nom de Giottesques, ont plus ou moins suivi la manière de ces célèbres peintre florentins.

Cet ancien et précieux tableau, acquis pVr M. le D*1 Aussant, a été par lui donné en 1870 au Mu&e arch. de la ville de Rennes.