aux incarnations de Vichnou, dont on compte dix principales, ce qui lui a fait donner le nom de dasaroupabhrit ou dieu aux dix formes. Les quatre premières incarnations de Vichnou ne sont que des apozôoses ou transformations en animal. La première est en poisson (matsya) et est dès lors appelée matsiavatara. Cette légende a trait au déluge. La terre entière était couverte par les eaux. Un deubta ou mauvais génie, le robuste Rakchaça Haiagriva, géant de la race des Azours, avait dérobé & Brahma, pendant son sommeil, les quatre Védas qui avaient coulé de sa bouche, puis il les avait avalés et s’était réfugié sous les grandes eaux. Vichnou, s’étant transformé en poisson gigantesque, attaqua le ravisseur, le tua, lui ouvrit le ventre, en retira les livres sacrés qu’il remit aux brahmes, et la terre rentra dans l’ordre. Dans la peinture indienne, la partie humaine de l’homme-poisson est supposée bleue, circonstance qui lui a valu le nom de nilakanta ou gosier bleu ; la partie inférieure est blanche. Le dieu à la tête ceinte d’une couronne à trois étages. Dans une de ses quatre mains, emblème de sa toute-puissance, il porte le padma, ce même lotus dont le sens est déjà bien connu ; dans la seconde il tient le sankha, conque marine ou buccin avec laquelle on proclame la victoire, autre symbole cosmogonique qui rappelle l’eau féconde ; dans la troisième, le tchakra ou cercle de feu, emblème de l’éternité ; et enfin, dans la quatrième, l’agni-astra, arme de feu ou épée de flamme avec laquelle il vient de donner la mort au géant. Sur la partie inférieure du tableau sont figurées les grandes eaux couvertes de feuilles et de fleurs de lotus. On y voit surnager le corps inanimé du mauvais esprit, de couleur rouge, sa tête cornue séparée du tronc, son épée inutile échappée de sa main. Le divin poisson se dresse vainqueur sur l’abtme ; au-dessus des eaux émerge la terre verdoyante. Quatre brahmes sont en adoration devant le dieu ; ils viennent de recevoir de lui les quatre Védas qui reposent sur la prairie. Le ciel de l’empyrée forme la partie supérieure, indiquant ainsi la séparation des éléments après le déluge.
Le Second Avatara de Vichnou transformé en courma ou tortue, symbole de la stabilité, a le nom de Courmavatara. Il soutient sur le dos de sa carapace la terre nouvellement créée et sortie des eaux. (Cette peinture manque dans la collection )
7. Le troisième Avatara de Vichnou parait aussi avoir eu pour cause le déluge. Vichnou prit la forme d’un sanglier ou verrat, veraha en sanscrit, d’où le nom de Verahavatara donné à cette troisième incarnation. Diti, l’une des femmes du brahmine Koschiapa, enfanta deux géants, l’un Hianayakcha et l’autre Hirartaya-Kachipou. C’étaient deux deityas