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Page:Catalogue raisonné du Musée d’Archéologie et de Céramique.djvu/395

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peintre indien a représenté le moment où le nain Vamana, que sa taille exiguë et sa couleur bleue, indice de sa divinité, font reconnaître, se présente accompagné d’un de ses petits compagnons à la porte du palais de Bali. Le radja est figuré au moment où il répand l’eau pour gage de l’accomplissement de sa promesse. Derrière lui est la reine son épouse, avec une suivante qui tient sur l’épaule un tchaouri, Chasse-mouche composé des crins de la queue d’un bœuf exotique natif du Thibet, du Kachmyr et des cantons septentrionaux de l’Hindoustan. Ce bœuf à long poil est appelé Yak par les Thibétains, bos grurmiens par Linné et les naturalistes européens, parce que le cri de cet animal imite en effet le grognement du cochon. Sa queue se termine par une grosse touffe de poil en forme de panache. On nomme katala la vache dont la queue fournit les plus beaux tchaouris. Le soyeux, la longueur et la blancheur des crins constituent la beauté de ces queues, auxquelles on adapte des poignées d’or ou d’argent avec des ornements en émail.

10. Le sixième Avatar a de Vichnou. Ce qui a dû frapper dans les cinq premiers avatars, c’est leur caractère cosmogonique ; ils constituent un combat contre le principe destructeur et malfaisant, en sorte que chaque nouvelle incarnatién est une victoire successive du bon principe. Celles qui vont suivre offrent une sàitre série qui se présente avec un caractère différent. Vichnou devient Rama, le beau guerrier dont les exploits victorieux vont remplir l’univers. La sixième incarnation tire son nom de la hache de guerre, Parasou, dont il.est armé, et a reçu le nom de Parasourama. Le brahmane, armé de cette hache redoutable, va châtier les rois et les guerriers, et montrer ainsi la prééminence de la caste des brahmanes sur celle de Kchatriyas. Dans une grande forêt s’élevait l’ermitage d’un vanapresta ou habitant des déserts. C’était là qu’habitait le mouni ou pieux solitaire qui avait nom Djamadagni. Le radjah Ardjouna-Sahasrabahou, c’est-à-dire aux mille bras, roide Machimati-pouri, étant venu le visiter avec une suite innombrable, fut parfaitement traité par .l’ermite. Le roi en fut étonné. C’est que le pauvre mouni possédait la vache d’abondance Camadhenou, que Brahma lui avait donnée. Le roi voulut l’avoir ; le sage la lui refusa ; Ardjouna lui fit la guerre, et malgré les armées données par la vacbe, il le vainquit et le tua. Mais Vichnou venait de s’incarner dans le corps du fils du mouni Djamadagni et de Renouka sa femme, dans l’intention de punir la caste des Kchatriyas qui s’étaient corrompus. 11 s’arma de la terrible hache Parasou et alla attaquer le géant ; ce monstre avait des bras innombrables qui renaissaient sans cesse à mesure qu’on les abattait, mais il ne put résister au dieu incarné qui le vainquit et le tua. Le peintre a représenté cette lutte terl