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Page:Catalogue raisonné du Musée d’Archéologie et de Céramique.djvu/418

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ce virement de teinte qu’à la présence de l’oxyde de fer, dont une cuisson au grand feu a manifesté l’existence. Force est donc bien de classer ce vase à l’Inde, malgré ses inscriptions grecques et ses sculptures françaises. Les méprises signalées par M. Al. Lenoir sont palpables, les auteurs dont l’erreur est relevée n’auraient eu qu’à entrer dans l’égUse Saint-Sauveur de Rennes, qui date de la fin du règne de Louis XIV, et en regardant le maître-autel, ils auraient vu que le baldaquin qui le surmonte est orné de draperies semblables à celles de leur vase, avec lambrequins galonnés d’où pendent des glands, ce qui était alors à la mode, ainsi que les pots à feu jetant une flamme. La forme des lettres des inscriptions grecques est celle des grandes capitales des éditions imprimées à la même époque. Le tout n’est qu’un jeu de quelque amateur dont l’esprit était d’assez mauvais goût. Ce vase a bien dû avoir été réellement envoyé au président de Robien par M. d’Osmont, mais il n’a pas plus été trouvé dans les ruines romaines des environs de Gap. qu’il n’a servi à contenir la cendre de l’inconsolable Artémise.

H., couvercle compris. 0m16.

1453. — Une Jambe de petit chevrotain. — Deux autres.

Ces jambes montées en or appartiennent à un petit animal décrit par Buffon, éd. in-4o, t. XII, p. 310, pl. 42, sous le nom de chevrotain des Indes orientales. Linné, éd. Gmelin, 1.1, p. 173, le nomme moschus pygmæws. Il est également décrit par M. Desmarest, dans les Mammifères de lEnc. d’hist. nat. du D* Chenu, t. V, p. 86, sous le non) de tragulus pygmæus. C’est sans contredit le plus petit des animaux à pied fourchu. Il est originaire des Indes, de Ceylan et de Java, et Valinont-Bomare, dans son Dict. d’hist. nat., t. III, p. 439, nous apprend que « ce sont les jambes de ces petits chevrotains que les Indiens enchâssent dans de l’or, ou garnissent de petits fers d’or, pour en faire présent aux Européens amateurs de curiosités naturelles. On s’en sert, dit-il, comme de cure-oreilles. » C’est sans doute par la Compagnie des Indes que ces étranges bijoux ont dû arriver en Bretagne. Il en a été trouvé dans les fouilles du lit de la Vilaine, et M. Toulmouche en a publié pl. X, fig. 18. Ceux du Musée paraissent provenir de la coll. du prés. de Robien, et il faut les classer à l’ethnographie de l’Inde.

1454. — Figurines en cire coloriée (mauvais état).

1455. — Une Boite ronde renfermant un petit chef-d’œuvre de patience et d’habileté, montrant jusqu’où