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Page:Catalogue raisonné du Musée d’Archéologie et de Céramique.djvu/434

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La relation de l’ambassade hollandaise à la Chine dit que l’art de la peinture est dans le village de Woetsin dans sa perfection, et qu’on sait bien y orner la porcelaine de toutes sortes de figures avec de l’indigo. C’est, ajoute-t-on, p 8, un secret pour eux, qu’ils n’apprennent qu’à leurs enfants et parents les plus pioches. Il parait que pour les Hollandais ce secret avait été effectivement bien gardé. L’indigo, couleur végétale, disparaîtrait complètement au feu. Le bleu sur la porcelaine s’obtient au moyen de préparations d’oxyde de cobalt.

19. — Les pièces décorées sont soumises à une seconde cuisson, quia pour but de vitrifier la peinture et de l’incorporer par la fusion avec l’émail de la couverte. L’album de Rennes offre la représentation d’un four vertical pour cuire la peinture à feu nu M. Brongniart, qui, dans son Atlas, pl. 44, fig. 2 B, donne un dessin à peu près semblable, dit que l’ouvrier A semble mettre àu charbon entre les pièces, figure qui n’est pas encore comprise. Il ne pourrait en effet en être ainsi, les pièces seraient infailliblement tachées ; mais c’est le défaut complet de perspective dans les peintures chinoises qui a pu. donner cette idée incompréhensible. La construction du fourneau de recui e décrit par le missionnaire d’Entrecolles va donner une explication suffisante de celte opération. On prend de grands quartiers de cette argile réfractaire qui sert à la confection des 1 cassettes (tableau n° 13), longs d’un pied et demi, hauts d’un pied, épais d’un travers de doigt ; avant de les cuire, on leur donne une figure propre à s’arrondir ; on les place les uns sur les autres et bien cimentés ; le fond du fourneau est élevé de terre d’un demi-pied ; il est placé sur deux ou trois rangs de briques épaisses, mais peu larges ; autour du fourneau est une enceinte de briques bien maçonnée, laquelle possède en bas quatre soupiraux qui sont comme les soufflets du foyer. Cette enceinte laisse jusqu’au fourneau un vide d’un demi-pied, excepté en trois ou quatre endroits qui sont remplis et qui font comme les éperons du fourneau. On bâtit en même temps et le fourneau et l’enceinte, sans quoi le fourneau ne saurait se soutenir. Cette construction verticale s’élève jusqu’à hauteur d’homme. On remplit le fourneau de la porcelaine qu’on veut cuire une seconde fois, en mettant en pile successivement et par ordre de grandeur les petites pièces dans les plus grandes. Quand la forme le permet, on dispose les porcelaines par lits, qu’on élève les uns au-dessus des autres, en les séparant par de larges plaques en terre cuite. On met quantité de charbon sous le fourneau et l’on en jette des morceaux dans l’espace qui est entre l’enceinte de brique et le fourneau, et non pas entre les pièces. Le directeur de la manufacture et le mandarin, son visiteur, suivent avec intérêt ce» détails, et assis devant le fourneau, ils les regardent avec