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Page:Catalogue raisonné du Musée d’Archéologie et de Céramique.djvu/436

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26. — Tontes les opérations terminées, des actions de grâces sont rendues au dieu du feu. Des représentations théâtrales et des réjouissances terminent cette fête de l’industrie chinoise. Des artistes ambulants jouent une comédie sur une estrade. Les hommes sont debout au pied et les dames assises par derrière. De petits marchands rendent des bonbons et des gâteaux.

La reliure de ce beau volume de peintures chinoises est autrement disposée que celle des livres ordinaires. Ses feuilles pliées retombent les unes sur les autres comme celles d’un paravent. Par l’effet du collage, ce recueil ne présente qu’une seule et très-longue feuille dont le commencement fait la doublure du carton de dessus et la lin celle du carton de dessous. Ces deux cartons qui enferment le volume sont assez épais, et celui de dessus est recouvert d’une étoffe de soie. L’abbé Grosier, dans sa Descr. de la Chine, t. VU, p. 152, qui parle de ces reliures, ne se lasse pas d’admirer l’art délicat de ces encadrements, leur parfaite égalité et la propreté avec laquelle ils sont appliqués.

H. 0m33. Larg. 0m28.

1472. — Album faisant suite au précédent, contenant comme lui vingt-six miniatures peintes avec le même soin et la même exactitude, avec une semblable fraîcheur de coloris et représentant dans ses détails la culture du thé dans le Fo-kien, la préparation, la mise en vente et l’expédition de sa feuille.

L’arbuste dont la feuille produit le thé croit dans plusieurs provinces de la Chine et du Japon. 11 s’appelle en langue mandarine teha, en japonais tajaa ; le nom que nous lui donnons vient du mot théh, usité dans le dialecte populaire de la province chinoise du Fo-kien, où il est cultivé en grand Ce fut au XVII« siècle que la feuille de thé fut introduite par le commerce hollandais en Angleterre et en France ; mais l’exlrôme importance de cette exportation engagea de suite les Chinois à garder soigneusement le secret sur l’arbuste producteur dont ils redoutaient la naturalisation dans nos colonies ; aussi prenait-on l’infusion de sa feuille sans avoir d’idée bien nette, ni sur la plante elle-même, ni sur la préparation que devait subir son précieux feuillage. Si. au commencement do XVIIIe siècle, un album comme celui qui vient d’être décrit initiait d’âne manière plus ou moins incomplète à la fabrication de la porcelaine,’ on gardait plus de secret pour le thé, et l’album qu’on livrait â la curiosité des étrangers ne les éclairant qu’à moitié, les trompant sur le reste, était