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Page:Catalogue raisonné du Musée d’Archéologie et de Céramique.djvu/444

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quetées au pinceau, sont portées dans des bateaux qui doivent descendre le Min.

19. — Navigation fluviale à la rame. Le halage à bras est employé comme moyen auxiliaire de traction jusqu’à ce qu’on arrive à la destination de Fou-tchou.

20. — Les thés, arrivés dans cette capitale de la province, qui est l’entrepôt général du Fo-kien, sont emmagasinés ; on range les bottes sur des rayons. Le négociant, assis à son comptoir, fait ses comptes à l’aide d’un souan-pan, espèce de boulier avec lequel on exécute toutes les opérations de l’arithmétique. Fou-tchou n’étant point ouvert au commerce étranger, les thés destinés à l’exportation sont embarqués sur des bateaux qui doivent les conduire jusqu’à la mer, où on les chargera sur des jonques de cabotage à la destination du port de Canton.

21. — On confectionne les caisses destinées au transport des thés pour l’exportation. Des scieurs de long débitent un arbre en planches. Un charpentier les prépare. Des menuisiers les scient, les rabotent et les ajustent.

22. — A l’époque où ont été tracées les peintures qui sont décrites, le commerce avec l’Inde et la Chine était, depuis le XVII* siècle, concentré tant chez les Anglais et les Hollandais que chez les Français, entre les mains de Compagnies privilégiées, qui seules, avaient droit d’envoyer des navires et de former des établissements dans ces riches contrées. Le surintendant Fouquet, qui en 1658 avait acheté de la maison de Retz la seigneurie de Belle-Isle, faisait arriver les navires de la Compagnie sur la rade du Blavet, à laquelle on donna le nom de Port-Louis. En 1666, Colbert fonde le port de Lorient, qui devient l’entrepôt des directeurs de la Compagnie à qui le monopole du commerce des Indes se trouvait concédé. Mais ce régime économique, qui aurait dû procurer de si grands bénéfices à ceux qui en profitaient ainsi, trouvait un désastreux contre-poids dans un privilège de même nature accordé, par le gouvernement de la Chine, à une corporation de marchands chinois, connus en Europe sous le nom de hanistes, et qui, monopolisant dans leurs hongs ou magasins tous les produits destinés à l’exportation étrangère, se rendaient maîtres du marché, et fixaient aux marchandises le prix qu’il leur convenait d’établir. Comme il n’y avait nul équilibre entre l’importation et l’exportation, tout le désavantage, dans ces transactions, se trouvait du côté de la Compagnie française, obligée de subir toutes les exigences des hanistes. Le seul port de Canton était ouvert aux diables maritimes. Tel était le nom que recevaient les Européens, et les Fa-lan-si ou Français étaient