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Page:Catalogue raisonné du Musée d’Archéologie et de Céramique.djvu/459

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proprement dite, mais une incarnation corporelle pour en accomplir les destinées. La magie, l’astrologie et la recherche du breuvage de l’immortalité vinrent se joindre à ces aberrations. Tantôt il est représenté & l’état de Chang-ti ou dieu suprême, parfois, comme dans ce cas, il est figuré sous la forme de Cheou-lao, dieu de la longévité. 11 est facile de le reconnaître ici : sa téte vénérable, monstrueusement élevée à la partie supérieure, apparaît ’douce et souriante avec ses sourcils et ses cheveux blancs contrastant avec ses moustaches et sa barbe brunes ; ses oreilles ont des lobes très-allongés. 11 lient de la main droite, pour sceptre, un bâton de prunier, de la gauche un écran , attribut des êtres divinisés. A ses pieds, le cerf axis, qui exprime la longévité, qinsi que la grue, qui prolonge son existence jusqu’à des limites extrêmes, et prodigue, comme la cigogne, les soins les plus touchants à ses vieux parents. Cette représentation avait déjà. au XVII* siècle. fixé l’attention des premiers voyageurs, et on la trouve naïvement décrite dans L’Ambassade de la Cie des prov. unies vers l’empire de la Chine, 2’ pari., p. 59, et dans la Descr. géogr. de l’emp. de la Chine, par le P. Marlin-Martini, p. 164. Voyez aussi U. Jacquemart, I, p. 63 à 66. Il n’ÿ a pas de doute que celte statue n’ait dû servir dans un sanctuaire domestique à recevoir des hommages respectueux ; on brûlait en son honneur de l’encens et du papier doré.

Statuette d’étain exécutée au repoussé, creuse et coloriée, avec barbe et moustaches brunes ajoutées au naturel. — H. 0m36.

1513. — Petite Statue de Koung-tsé ou Koung-fou-tsé, dont on a fait en latin Confucius, célèbre philosophe chinois.

Ce grand homme, que ses écrits ont rendu illustre tout aussi bien en Europe qu’en Asie, naquit l’an 551 avant notre ère, 54 ans après Lao-tseu. Si ce dernier s’était enfoncé dans les spéculations abstruses de la métaphysique, le premier envisagea au contraire la philosophie à un point de vue tout à fait pratique, et tourna toutes ses facultés vers l’élude de la morale. II y travailla avec ardeur et eut le bonheur de voir de son vivant ses efforts couronnés de succès. Sa vie a été écrite par le P. Amiot, et forme le t. XII des Mém. cpnc. l’hist, les sc. et les arls des Chinois. On la trouve aussi, p. 120, dans La Chine, de M. Pauthier, à qui on doit une traduction de ses ouvrages philosophiques. Il mourut à l’âge de 73 ans. Sa doctrine forme une espèce de culte qui est la religion de l’Etat, des classes les plus élevées et des lettrés. Elle reconnaît un être