Aller au contenu

Page:Catalogue raisonné du Musée d’Archéologie et de Céramique.djvu/471

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
— 461 —

l’arc : le pouce et l’index agissent seuls. Le pouce CBt armé d’un anneau de corne de cerf ou de quelque pierre précieuse. Cette main est appelée par les Chinois main de la flèche. La main gauche, n® 27, est la main de Parc : le pouce et l’index dirigent l’arc.

P. Instruments de musique.

1585. — King ou pierre sonore bleuâtre, en forme de poisson aplati, et sur laquelle on frappe avec un-maillet de bois pour la faire résonner comme une cloche.

Les pierres sonores sont depuis les siècles les plus reculés un des instruments de musique les plus estimés en Chine. Les auteurs les plus anciens et les plus précieux monuments de cet empire en parlent. Cette pierre n’était pas inconnue des Romains, car Pline, lib. 37, cap. 56, la mentionne en ces termes : Chalcophonos nigra est, sed illisa æris tinnitum reddit. Comme la pierre noire des Chinois devient bleuâtre quand on la lime, c’est vraisemblablement la même que celle dont parle le naturaliste italien. Quoi qu’il en soit, on ignore le premier inventeur de cet instrument, dont l’origine se perd dans la plus haute antiquité chinoise ; on a fait observer toutefois que les plus anciens king que possède l’empereur de la Chine sont tout au plus du Xe siècle de notre ère. Il y a deux espèces de king (son de pierre) : le tsè-king, consistant en une seule pierre sonore, qui ne rend par conséquent qu’un seul ton, et qui sert, ainsi que le gros tambour et la grande cloche, à donner le signal pour commencer ou pour finir ; le pien-king, qui est un assortiment de seize pierres sonores formant le système de sons des Chinois dans leur musique. Les pierres sonores dont il se compose, frappées a*ec un corps dur, rendent des sons distincts, comparables entre eux et de quelque durée. Ce nombre, cependant, ne parait pas toujours avoir été constant, car on rapporte qu’il n’y avait autrefois que douze de ces king suspendus devant l’appartement de l’empereur ; c’était en frappant dessus qu’on l’éveillait à la pointe du jour. L’on joue du king en le frappant et en le touchant légèrement avec un morceau de bois dur ; le maillet dont on se sert a un côté plus gros et un autre plus pointu. L’habileté du joueur consiste à proportionner les coups aux sons qu’il veut tirer. Voyez sur cet instrument les Mém. çonc. l’hist., les sc., les arts des Chinois, t VI, notamment dans le Mém. du P. Amyot sur la musique des Chinois, p. 39 et 255. On trouve à la suite, p. 238. l’analyse chimique de la pierre de king par le duc de Chaulnes, recherche scientifique très-utile, car il y a une différence fort grande dans les pierres sonores pour la beauté, la