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Page:Catherine-pozzi-agnes-1927.djvu/13

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Mon cher, cher amour, mon amour au dur sourire,

Je vous écris, un peu trop tôt. Il y a beaucoup de chances pour que ceci ne soit pas mis à la poste cette année, mon amour.

Peut-être jamais. Je le garderai, jusqu’à ce que vous existiez.

Je m’exprime mal. Vous devez exister, vous avez vingt-cinq ou trente ans, à cet instant même. Seulement, je ne sais pas votre nom.

La chiromancienne ne m’a pas dit votre nom. Elle m’a dit : « Je LE vois ! Il a du génie ; il a l’air très jeune quand il rit. » Et puis elle a laissé retomber ma main ; et moi, je suis rentrée, marchant sur des roses.

Il a l’air très jeune quand il rit. Que c’est joli !