Page:Catulle - Poésies, traduction Héguin de Guerle, 1837.djvu/108

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Le père, d’une voix tremblante, t’invoque pour ses enfans ; sous tes auspices, la vierge dénoue sa chaste ceinture ; et l’époux, qu’agite un reste de crainte, écoute d’une oreille avide tes chants joyeux.

C’est toi qui livres à l’époux frémissant de plaisir, sa jeune épouse, tendre fleur ravie au sein de sa mère, dieu d’hyménée, ô Hymen ; ô Hymen, dieu d’hyménée !

Sans toi, Vénus n’a point de plaisirs que puisse avouer l’honneur : par toi ses feux deviennent légitimes. Quel dieu oserait s’égaler au dieu d’hymen ? Sans toi, nulle maison ne peut avoir de postérité, ni le père d’enfans qui propagent sa race : par toi les familles se perpétuent. Quel dieu oserait s’égaler au dieu d’hymen ?

Sans toi, sans ton culte sacré, la patrie n’a point de guerriers qui protègent ses frontières : elle te doit ses défenseurs. Quel dieu oserait s’égaler au dieu d’hymen ?

Ouvrez les portes du sanctuaire, la vierge s’avance. Vois ces brillans flambeaux agiter leur ardente chevelure ! Ne tarde plus, jeune épouse ; le jour fuit, hâte-toi de paraître.