Page:Catulle - Poésies, traduction Héguin de Guerle, 1837.djvu/110

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La pudeur ingénue retarde tes pas, et, bien que déjà plus docile, tu pleures, car il faut partir. Mais ne tarde plus, jeune épouse ; le jour fuit, hâte-toi de paraître.

Sèche tes larmes, noble race d’Aurunculus ; ne crains pas que jamais plus belle épouse ait vu le soleil, sortant du sein des ondes, éclairer sa couche nuptiale.

Telle, dans le jardin d’un riche propriétaire, brille l’hyacinthe parmi les fleurs qui l’entourent. Mais ne tarde plus, jeune épouse ; le jour fuit, hâte-toi de paraître.

Parais, jeune épouse, si rien ne t’arrête, écoute nos chants joyeux. Vois les flambeaux agiter leur ardente chevelure. Jeune épouse, hâte-toi de paraître.

Ne crains pas que jamais volage, ton époux se livre à des feux adultères, et, pour chercher ailleurs de honteux plaisirs, quitte le sein d’une tendre épouse ;

Non, pareil à la vigne qui s’enlace aux arbres voisins, tu le tiendras enchaîné par tes embrassemens. Mais le jour fuit, jeune épouse, hâte-toi de paraître.