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Page:Catulle - Poésies, traduction Héguin de Guerle, 1837.djvu/30

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VI.

À FLAVIUS.


Flavius, si la beauté qui te captive avait quelque chose d’aimable, de gracieux, tu voudrais me le dire, tu ne pourrais le taire à ton cher Catulle. Mais tu aimes je ne sais quelle courtisane aux caresses fiévreuses, et tu n’oses me l’avouer. Tes nuits, je le sais, ne se passent pas dans le veuvage ; ton lit, bien que muet, dépose contre toi ; les guirlandes dont il est orné, les parfums qu’il exhale, ces carreaux, ces coussins partout foulés, les craquemens de cette couche élastique et mobile, tout me révèle ce que tu voudrais me cacher. Pourquoi donc ces flancs amaigris, s’ils ne trahissent tes folies nocturnes ? Ainsi donc, fais-moi part de ta bonne ou peut-être de ta mauvaise fortune. Je veux, dans mes vers badins, immortaliser Flavius et ses amours.

VII.

À LESBIE.


Tu me demandes, Lesbie, combien de tes baisers il faudrait pour me satisfaire, pour me forcer à dire, Assez ? Autant de grains de sable sont amoncelés en Libye, dans les champs parfumés de Cyrène, entre le temple