Page:Catulle - Poésies, traduction Héguin de Guerle, 1837.djvu/34

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Pour qui tes baisers ? Sur quelles lèvres imprimeras-tu tes morsures ?… Mais toi, Catulle, courage ! persiste ! endurcis ton âme.


IX.

À VERANNIUS.


Verannius, ô le premier, le plus cher de mes nombreux amis, te voilà donc enfin rendu à tes dieux domestiques, à tes frères qui te confondent dans un même amour, à ta vieille mère ! te voilà donc de retour ! Pour moi, quelle heureuse nouvelle ! Je vais te revoir échappé aux dangers, je vais écouter ces récits où, selon ta coutume, tu nous peindras les contrées de l’Espagne, ses hauts faits, ses peuples divers. Penché sur ton cou, je baiserai tes yeux, je baiserai ta bouche. Ô vous, les plus heureux des mortels, en est-il un seul parmi vous plus joyeux, plus heureux que moi ?

X.

SUR LA MAÎTRESSE DE VARRUS.


Oisif, je me promenais au Forum ; Varrus, mon cher Varrus m’entraîne chez l’objet banal de ses amours. Au premier coup d’œil, elle ne me parut dénuée ni de charmes ni de grâces. À peine entrés, la conversation s’engage sur différens sujets, entre autres sur la Bithynie : Quel était ce pays, sa situation actuelle ? Mon